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04/11/2008

New deal, épisode 2 (Obama, c'est plié, tout reste à faire)

A suivre les analyses de John King, le stratège spécialiste de la carte électorale américaine sur CNN, l'affaire est bel et bien entendue malgré les doutes entretenus jusqu'à la dernière minute autour de multiples biais dans les sondages - un classique, en même temps qu'une nécessité financière du côté des grandes chaînes pour maintenir le suspens, donc l'audience jusqu'au terme d'une bataille qui s'achève avec un indéniable regain de vigueur des deux côtés.

Sans doute aussi un effet de cette sorte de conjuration du sort malheureux des derniers candidats démocrates, en particulier Al Gore, dont l'organisation mise en place par Obama a très clairement tiré les conséquences : les élections sont des guerres que l'on gagne avec des machines de guerre. Les Républicains avaient là-dessus plusieurs années d'avance, ils vont en avoir à présent quelques unes à rattrapper.

Même en supposant en effet McCain vainqueur dans tous les "battleground states" le candidat républicain serait encore très loin de pouvoir réellement inquiéter son rival démocrate. Focalisé sur la guerre en Irak, le commandant McCain a perdu la guerre intérieure ; il est passé à côté du "new deal" en gestation dans le pays dont la crise n'a fait qu'accélérer la nécessité.

Deux ans d'une bataille extraordinaire qui signe, pour McCain une histoire qui s'achève, pour Obama une épopée, et un destin en marche. L'un est reste centre sur lui, l'autre a parle pour le pays. Chemin faisant, comme le note avec justesse Joe Klein dans Time, Obama s'est transformé : il avait la constance et l'inspiration - son arme principale dans ce double affrontement -, il a gagné en épaisseur et, au-delà d'un instinct incontestable, en rapidité de jugement. Il a pris aussi quelques cheveux blancs au passage.

Mais après avoir embarqué le pays dans cette aventure conjuguée de l'audace et de l'espoir, après avoir martelé chaque jour sur chaque parcelle du territoire américain la nécessité de changer, le plus dur va commencer après-demain. Il a déjà commencé à vrai dire, il est en gestation quand les promesses de campagne renvoient non à un changement exogène ou "top down" mais à une prise en mains par les gens de leur destin.

Il y a, cette campagne le rappelle avec assez force, un puissant bénéfice psychologique dans les révolutions annoncées. Il y a, symétriquement, une fois la fièvre retombée, une nécessité implacable du mouvement et de la responsabilité.

Ceci encore, en forme d'un arrêt sur image avant que les choses ne repartent de plus belle, si du moins elles ont la bonne idée de ne pas finir tragiquement : isolé au milieu d'une estrade de campagne balayée par la pluie, prenant dans ses bras avec bonté une vieille femme blanche toute fragile, cédant à l'épuisement derrière des lunettes de soleil en route vers une nouvelle étape de campagne ou à l'émotion aujourd'hui de la perte d'une grand-mère aimante, il y a aussi de belles images d'Obama au cours de cette campagne, des images qui portent et qui, au-delà de l'enjeu, sont autant de symboles qui portent simultanément une nouvelle posture et un nouveau lien

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PS : Je participerai cette semaine, à partir de demain soir, à plusieurs réunions-débats à Washington DC autour de l'élection, dont je m'efforcerai de rendre compte sur ce blog.

25/09/2008

Sur Obama (4) Election ou rédemption ?

Premier réflexe lorsqu’il entre au Sénat, en janvier 2005 : former une équipe expérimentée. Pete Rouse, Karen Kornbluh, Samantha Power : quelques grandes figures de la mouvance démocrate rejoignent celui que New Statesman classe dans les « dix personnes qui peuvent changer le monde ». Obama participe à de multiples commissions : relations étrangères, santé, éducation, travail, retraites, sécurité nationale et anciens combattants. Sur le plan médiatique, il est cependant prudent et décline la plupart des quelque… trois cents sollicitations qui lui sont adressées chaque semaine. Il s’associe à des législations sur la grippe aviaire, sur la non-prolifération avec le sénateur Lugar, sur la moralisation de la vie politique avec Russ Feingold, il s’implique aux Nations Unies sur la question du Darfour. Peu à peu, il passe des questions intérieures vers les affaires internationales et voyage en Russie, au Moyen-Orient, au Kenya et en Afrique du Sud. Sur l’Irak, il présente un projet de retrait des troupes à partir de mai 2007 (Irak War De-Escalation Act). Au Kenya, il dénonce les rivalités ethniques dans le débat public et la corruption.

Son succès médiatique ne tarde pas à en s’en trouver conforté : « The Next President » titre Time Magazine en octobre 2006. Cela relève parfois d’une ferveur toute messianique. Un lecteur témoigne ainsi : « J’ai senti que dès que l’Amérique se réveillera de sa stupeur actuelle, ce qu’elle est certainement en train de faire, Obama pourrait être celui qui nous guidera le long de la route que nous avons oublié de suivre depuis si longtemps ». Avec lui, des questions qui étaient sorties du débat public comme la pauvreté et la redistribution des richesses ressurgissent parmi les démocrates progressistes. Certains expliquent la popularité d’Obama en utilisant l’image du test de Rorschach (psychodiagnostik) : sa personnalité serait suffisamment ouverte pour que chacun puisse y projeter sa propre histoire. Pour Eugene Robinson dans le Washington Post, son refus des alternatives trop tranchées (either-nor) « pourrait faire sortir la nation de ses divisions culturelles héritées des années 60 ».

Reste un risque : celui que sa forte popularité finisse par lui faire éviter tout sujet insuffisamment rentable, ou trop risqué, dans une approche commandée par le marketing politique. Parfois, on n’est pas loin de la magie, celle-là même dont parle le critique de cinéma David Ehrenstein en évoquant les « Nègres magiques » des grandes productions hollywoodiennes. Ainsi, pour Paul Street sur le site blackagendareport.com « Obama permet aux Blancs d’apaiser leur culpabilité et de ne pas se sentir racistes parce qu’ils votent pour un Noir, alors qu’ils veulent que rien ne soit fait pour lutter contre les injustices raciales ».

L’ascension d’Obama aurait-elle été trop rapide ? Cela réveille les craintes – certains, notamment au sein de la communauté noire, redoutent l’assassinat – et les critiques liées au manque d’expérience. Mais voyez les conseillers de Bush et « leurs siècles d’expérience » rétorque Obama, qui préfère mettre en avant les qualités de discernement et de clairvoyance. Côté conservateur, on se lâche. On rapproche Obama d’Osama, on fait remarquer que Barack rime avec Irak, on souligne la similarité de son deuxième prénom, Hussein, avec celui de l’ex-dictateur irakien... Robert Gibbs, son directeur de la communication répond : « On ne peut pas régler le problème de l’Irak en faisant campagne sur les deuxièmes prénoms des gens ». Ce qui est sûr, c’est qu’à lui seul Obama réveille l’intérêt des Américains pour le débat démocratique.

Une demi-douzaine de candidats noirs se sont déjà présentés pour devenir le premier président noir des Etats-Unis, de Jessie Jackson à Douglas Wilder sans qu’aucun ne soit parvenu à gagner l’investiture, peut-être en raison de la « skizophrénie raciale des démocrates » dont a parlé Salim Muwakkil (In These Times, 2 août 2007). C’est le 10 février 2007 qu’Obama se présente officiellement à l’investiture du parti démocrate pour l’élection présidentielle. Selon David Mendell (Obama : From Promise to Power), Obama suit, depuis qu’il est entré au Sénat, une stratégie bien établie avec l’aide de ses proches, notamment de David Axelrod, son bras droit et ami de longue date. Un objectif avait été établi par trimestre : mettre une équipe sur pied d’abord, puis se familiariser avec les hommes politiques de Washington, écrire son deuxième ouvrage et enfin lancer son Political Action Committee, un organisme privé permettant de récolter des fonds.

Il avait été convenu au cours de cette période d’éviter de faire des vagues au plan médiatique, de garder ses distances avec la presse pour contrôler son image et éviter la perception d’un homme politique « très à gauche ». Comme sous d’autres latitudes en effet, si une élection primaire se gagne aux extrêmités du parti, l’élection présidentielle se gagne au centre. Mais Obama est-il vraiment prêt ? L’ascension est certes rapide mais, ayant grandi dans les années 70, il incarne une nouvelle génération d’hommes politiques post-baby boom. Il est le citoyen universel, en phase avec la mondialisation. « L’Amérique du XXIe siècle est fascinée par ce que représente Obama. Il est peut-être, malgré lui, écrivent les auteurs, l’image dans laquelle une partie de la société aimerait se reconnaître. Au-delà de l’homme et de son programme, l’Amérique aime ce symbole. Elle aime ce qu’il dit d’elle. Elle a soif de cette rédemption qu’il incarne ».

24/09/2008

Sur Obama (3) La politique comme sport de contact

En 1996, une opportunité se présente lorsqu’un siège devient vacant au Sénat de l’Illinois dans la 13ème circonscription du South Side. Obama a alors 35 ans et sa carrière politique est lancée. Progressiste dans une assemblée à majorité conservatrice, il s’impose, au-delà des coups à prendre, par sa capacité à élaborer des compromis. Lorsque la majorité devient démocrate, il est nommé président de la commission de la santé publique et des services sociaux. Il fait passer, dès la première année, vingt-six projets de loi. Pour lui, les petites victoires sont préférables à la défense de grands idéaux qui ont peu de chance de voir le jour. Sa méthode ? « Un bon compromis, une bonne législation, c’est comme une belle phrase. Ou un beau morceau de musique. Tout le monde peut le reconnaître. Ils se disent : « Oh, ça marche. C’est sensé ». Cela n’arrive pas souvent en politique, mais ça arrive ».

L’ayant remarqué à l’occasion d’une collecte de fonds, John Kerry l’invite à prononcer le discours-programme (keynote speech) lors de la convention démocrate de Boston le 27 juillet 2004 (c’est dans les mêmes circonstances qu’un autre présidentiable, Bill Clinton, avait été lancé en 1988). « Ne gâche pas tout mon pote » lui avait lancé Michelle alors que Barack lui confiait sa nervosité avant de prendre la parole. Tonnerre d’applaudissements, louanges médiatiques : du jour au lendemain, Obama s’est révélé à l’Amérique.

Après avoir échoué pourtant en 2000 dans la course à l’investiture démocrate pour la Chambre des Représentants, Obama tente de nouveau sa chance en 2003 pour un poste au Sénat cette fois. Les autres candidats démocrates semblent plus qualifiés que lui, et on lui prédit quelques difficultés dans les zones rurales du sud de l’Etat où, comme le suggère un journaliste, « la réaction courante face à une personne de couleur est de remonter les vitres de sa voiture ». Obama a cependant de la chance : ses concurrents démocrates, puis son adversaire républicain, Jack Ryan, se décrédibilisent. Le jeune candidat triomphe, y compris en défendant le libre-échange auprès d’un auditoire de syndicalistes (« Tous ces gars portent des Nike et achètent des Pioneer. Ils ne veulent pas que les frontières soient fermées. Ils veulent juste s’assurer que leurs familles ne seront pas détruites » confiera-t-il à ceux qui lui reprochent alors cette position).

Le 2 novembre 2004, il gagne avec plus de 70% des voix contre 27% à son adversaire et devient le troisième Noir à siéger au Sénat depuis l’époque de la Reconstruction (à la fin du XIXe siècle) : c’est la victoire la plus écrasante de toute l’histoire électorale du Sénat américain. On a même vu des fermiers blancs arborer le badge « Obama », d’autres attendre pour lui serrer la main : « Je connais ces gens, ce sont mes grands-parents » explique Obama. Il apparaît de fait comme un candidat « exotique », en tout cas non menaçant vis-à-vis des Blancs, et relativement inclassable, peu marqué idéologiquement. Quatre électeurs républicains sur dix ont voté pour lui et neuf Afro-Américains ont voté pour lui alors que son adversaire était noir lui aussi. « Ce que nous avons montré, souligne Obama en reconnaissant qu’il a eu de la chance, c’est que nous pouvons être en désaccord sans être ennemis ». En tout cas, il reçoit dans la foulée une avance de 1,9 millions de dollars pour écrire d’autres livres après ses mémoires, il peut alors rembourser tous ses prêts et acheter une maison à Hyde Park.

23/09/2008

Sur Obama (2) South Side vs Wall Street

Dans les années 80, Wall Street est en pleine expansion. Au lieu pourtant de céder à la tentation des portes dorées, Barack court cinq kilomètres tous les jours, jeûne le dimanche et observe la face cachée de la ville. En 1983, il est licencié de science politique avec une spécialisation internationale. Ses premières tentatives pour être embauché par des organisations oeuvrant dans le domaine des droits civiques ne rencontrent pourtant guère de succès. Il prend du coup un poste de conseiller financier. Confortable mais bref : il y met fin bien vite lorsque lui revient son ambition de servir. C’est Marty Kaufman, présidente de The Calumet Community Religious Conference de Chicago qui l’embauche comme animateur social, en charge d’organiser des programmes de formation pour les habitants des quartiers pauvres, ceux-là mêmes qui « avaient abandonné l’espoir qu’un homme politique puisse vraiment améliorer leurs vies. Selon eux, un tour de scrutin (…) était simplement un ticket pour un bon spectacle ». 10,000 $ par an pendant trois ans, plus une prime de 2000 $ pour s’acheter une voiture. Il tombe amoureux de Chicago. C’est là, peu de temps avant de repartir peaufiner sa formation à Harvard en 1988 qu’il assiste au sermon du révérend Wright, The Audacity of Hope.

A Harvard, Barack obtient son J.D. degree magna cum laude avec les félicitations et est nommé en 1990 président de la prestigieuse revue de droit, la Harvard Law Review, le premier président noir en plus de cent ans d’existence de cette publication alors qu’il n’a pas encore trente ans. De retour à Chicago, il décline de nouvelles offres d’emploi très bien rémunérées et entre chez Miner, Barnhill & Galland, un cabinet spécialisé dans la défense des victimes de discriminations. Il continue parallèlement à enseigner le droit constitutionnel à la Chicago Law School. « Vous aurez toutes opportunités nécessaires quand vous serez diplômés. Et il sera très facile pour vous d’oublier toutes vos belles idées progressistes et d’aller courir après les gros salaires, les beaux costumes et tout ce que la culture de la consommation vous dira d’acheter. Mais j’espère que vous n’abandonnerez pas facilement vos idéaux. Il n’y a rien de mal à gagner de l’argent, mais orienter sa vie autour de cela dénote une absence d’ambitions » dit-il alors à ses étudiants.

A l’été 1989, il rencontre Michelle Robinson, qui deviendra sa femme. Issue d’une famille ouvrière de Chicago, Michelle, née en 1964, se décrit elle-même comme « une fille noire typique du South Side ». Mais elle a fait Harvard elle aussi et a, comme Barack, privilégié le service public – elle deviendra d’ailleurs vice-présidente d’un grand hôpital de Chicago. Alors que beaucoup d’Africains-Américains qui ont réussi choisissent d’épouser des femmes blanches, comme un symbole de leur réussite sociale, Barack épouse Michelle en 1992 – un choix d’une Brown sugar qui a réconforté les femmes noires dans tout le pays, confiera l’une d’elle – à la Trinity United Church of Christ devant le révérend Jeremiah A. Wright. Le couple a deux filles, Malia Ann, née en 1999, et Sasha, née en 2001.

Ils deviennent un modèle pour la famille noire américaine, une famille qui souffre avec seulement 36 % des enfants noirs vivant avec leurs deux parents. Est-ce parce que le mariage est perçu par les hommes noirs comme une contrainte ? Est-ce la peur d’un statut socio-économique souvent inférieur à celui de leur compagne ? La conséquence d’une éducation à l’indépendance très marquée chez les femmes noires ? Ou encore un phénomène lié au fort degré d’incarcération chez les hommes noirs ? Les interprétations proposées par les sociologues varient. Alors que d’autres femmes noires ont imposé une voie différente à leurs époux – ainsi de la femme de Colin Powel empêchant celui-ci de se présenter à l’investiture suprême en 1996 de peur qu’il ne se fasse tuer – Michelle accepte finalement de renoncer à sa propre carrière pour soutenir Barack. Commentaire du sénateur : « C’est quelqu’un qui est fier de mes réussites et qui me soutient dans tout ce que je fais, tant que je continue à sortir les poubelles et à lire des histoires aux enfants le soir ».

04/06/2008

(This is our time) Obama, la victoire et la guerre

Il y a, bien sûr, une satisfaction évidente à voir s'accomplir ce soir à Saint-Paul, Minnesota, ce qui était annoncé depuis quelques semaines déjà dans la primaire américaine. Avec sa victoire dans le Montana et, à 23h00, près de 2,132 délégués comptabilisés contre 1,925 pour Hillary Clinton, Barack Obama dépasse le seuil requis des 2,118 délégués, passe une étape décisive et devient, par la même occasion, le premier candidat africain-américain à obtenir la nomination d'un grand parti dans l'élection présidentielle américaine.

"Evidente" est le mot, puisque l'annonce ce soir par CNN n'était plus, lorsqu'elle a été faite en début de soirée, de l'ordre de la surprise. Evidente, de fait, comme la confirmation d'un long processus dans lequel, inéluctablement, les faits finissent par confirmer l'appel. Evidente comme l'alchimie irrésistible de l'arithmétique et du verbe. Evidente, malgré la force de frappe, désormais prête à se déchaîner de la "Republican Noise Machine", comme une victoire annoncée en novembre, si du moins Barack Obama ne se fait pas descendre d'ici là (cette étrange et persistante appréhension parfois, en captant de-ci de-là les images de ses meetings à la télévision, qu'il prend à ces contacts autant d'énergie que de risques, et que le pire peut advenir à tout moment).

On était loin pourtant, dans l'immense stade de Saint-Paul, de l'autosatisfaction. Ce qu'a fait Barack Obama ce soir a été naturellement de célébrer sa victoire en soulignant, en premier lieu, le rôle de son épouse et de son équipe de campagne qui a, de fait, bâti une des organisations politiques parmi les plus performantes du genre au cours de ces dernières années. Cela a été bien sûr aussi de souligner l'apport positif d'Hillary Clinton au service du pays avec, un peu plus palpable dans l'air à la suite des tractations des derniers jours, l'esquisse d'une sortie honorable pour le sénateur de New York si elle venait à prendre la charge du dossier de l'assurance santé dans une future équipe gouvernementale.

Mais, pour ceux qui doutaient encore de sa lente mais sûre montée en puissance tout au long de la campagne du fait d'une sérénité affichée, doublée d'une honnêteté bien singulière en politique, qui finissait par donner à certains le sentiment d'une insuffisante combativité, ce qu'a surtout fait Barak Obama ce soir, à Saint-Paul, où se déroulera en septembre la convention républicaine, au milieu d'un stade bondé quand le candidat républicain peine tant de son côté à mobiliser autour de sa personne, - et en se payant même le luxe de lui rendre d'abord hommage à titre personnel pour ses états de service - c'est une véritable déclaration de guerre.

"America, this is our time !" lançait Obama ce soir avec force. Le commandant Mc Cain a beau avoir tenu bon lors de la guerre du Vietnam et s'efforcer de maintenir le cap de la guerre en Irak, la partie s'annonce plus difficile pour gagner, cette fois, la bataille de l'Amérique.