Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/08/2007

Races, intégration et identité aux Etats-Unis

La question raciale travaille la société américaine, à la mesure-même de ses efforts pour tenter, à travers une conjugaison politiquement correcte assidûment déclinée, de n'en rien laisser paraître. Il n'est que de passer un peu de temps avec un agent immobilier ou un policier, ces experts du territoire, pour mettre très vite les pieds dans la marmite bouillonnante de l'american melting-pot. "Dès qu'on soulève le couvercle de la société américaine pour regarder à l'intérieur, dit Russel Banks, c'est la race qu'on aperçoit presque toujours".

Immigration africaine forcée à travers l'esclavage, puis grandes déferlantes européennes à partir du milieu du XIXe siècle venues d'Allemagne et d'Europe du Nord-Ouest : la société américaine s'est bâtie sur ces apports extérieurs. Il y eut encore les Irlandais, les Chinois, puis les Européens de l'Est - Juifs et Polonais notamment - et du Sud - Italiens et Grecs. Or, même ces vagues proches de la culture américaine d'origine étaient pensées en termes de races. C'est ainsi que jusque dans les années 40 et 50 les Italiens étaient appelés les "Guinées". Quelle que soit la nature de la différence, elle est d'abord appréhendée aux Etats-Unis à travers le prisme de la race.

On s'en doute, cela n'a guère facilité l'intégration des nouveaux arrivants, des Irlandais d'hier aux Hispaniques d'aujourd'hui. Pourtant, le mythe proprement américain de la "fontaine de jouvence", du nouveau départ, en encourageant chacun à rompre avec ses attaches passées, a permis une remarquable absorption de ces vagues successives. C'est, semble-t-il, une différence capitale avec les migrations en provenance des pays maghrébins et africains en Europe dans la seconde moitié du XXe siècle. Dans ce dernier cas de figure en effet, les individus se définissent moins comme immigrants que comme émigrants : ils ne pensent le pays d'accueil que comme un passage transitoire, fût-ce pour une longue période, avant un retour au pays d'origine.

Rien de tel aux Etats-Unis où la machine intégratrice s'appuie à plein sur le partage par chacun de l'idée qu'un nouveau départ est possible. On tue alors le passé pour faire naître quelque chose de neuf. Acquisition d'une nouvelle identité, transformation de la vie : voilà bien d'ailleurs des thèmes de prédilection du cinéma américain, terreau de l'épreuve par excellence sur un mode finalement aussi souvent tragique qu'heureux. En faisant le voyage, on change, et le déplacement apparent recouvre une initiation plus profonde.

Go West ? Oui, mais cela renvoie encore à la question de la race. L'expansion vers l'Ouest ne va pas sans un relatif déni de la colonisation intérieure, et en particulier de la destruction des Indiens. D'emblée, l'Ouest n'apparaît que comme une extension naturelle de l'Est, et les Indiens sont vus comme les occupants illégitimes d'un territoire qui relève de la fameuse "destinée manifeste" du peuple américain. Tandis que l'Europe colonisait au-delà de ses frontières, l'Amérique, psychologiquement, s'installait dans "son jardin" - un jardin étendu à ses frontières naturelles. Au-delà de quelques exceptions notables, dans le western, le cowboy et sa famille sont rarement illégitimes : ils protègent, cultivent et civilisent un territoire qui, au fond, est le leur, et dont là encore les opposants - l'Indien, le Mexicain - sont pensés, eux, en termes de races.

A la fois repoussoir et défi, grille de lecture simpliste et puissant ressort intégrateur, si la race est au centre de la société américaine, c'est d'abord au coeur de ses contradictions qu'elle agit - des contradictions explosives dont Los Angeles constitue sans doute aujourd'hui le territoire limite, la frontière et peut-être aussi l'identité perdues. "Notre identité est si profondément contradictoire qu'elle s'annule elle-même, dit encore Banks. Nous sommes en guerre contre nous-mêmes, ce qui explique que nous partions si souvent en guerre contre les autres : afin d'éviter de nous en prendre à nous-mêmes".

06/01/2007

Mon émission préférée (1) Les chiffres

Les atteintes aux personnes ont augmenté de 13% entre 2001 et 2005 ; 7 emplois ont été créés en un an à la Courneuve contre 500 promis ; le nombre moyen de spermatozoïdes a diminué de moitié en 50 ans ; il y aurait en France 50 000 personnes sans papiers ; les Américains consomment 600 litres d'eau par jour en moyenne, contre 300 pour les Européens et 20 pour les Africains; 96% des cours d'eau et 61% des nappes phréatiques contiennent des pesticides ; on retrouve couramment les traces de 400 polluants chimiques dans les gênes des nouveaux-nés; une femme sur trois serait atteinte d'un cancer, ou risquerait de l'être ; il n'y aura plus de poissons comestibles à pêcher en 2048; le char Leclerc peut atteindre 90 km/h ; les enfants de moins de 12 ans représentent 1/3 des victimes de la guerre au Liban ; les dégâts matériels de la guerre sont évalués dans ce pays à 2,5 milliards de dollars...

Le coût de base pour faire exploser un avion en vol est estimé à 35 dollars ; Natacha Kampush est restée retenue 8 ans dans une pièce de 6 m2 ; Fuckzilla, le sexe du futur, dont la présentation a été faite à San Francisco cette année, est relié à un appareillage de 2,3 mètres de hauteur ; 70% des 40 000 personnes qui ont déblayé les décombres du World Trade Center sont aujourd'hui atteints de graves problèmes de santé ; 73 personnes sont décédées dans un stade aux Philippines suite à un mouvement de panique déclenché par la rumeur d'une bombe; 1/3 des Américains ne savent pas dire en quelle année ont eu lieu les attentats du 11 septembre ; sur une échelle de 1 à 5, la menace terroriste est évaluée aujourd'hui en France à 4 ; 83% de personnes sondées à L'arène de France pensent qu'une femme peut diriger la France ; ancien combattant des forces françaises d'Afrique du Nord, Omar touche 39 euros par mois pour sa pension militaire contre 700 pour une pension normale ; la France a aujourd'hui le même nombre de magistrats qu'au XIXe siècle, quand le pays comptait 30 millions d'habitants...

20 journalistes ont été assassinés depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine ; 25 000 personnes meurent de faim et de pauvreté chaque jour, soit plus de 9 millions de morts par an dont 6 millions d'enfants de moins de 5 ans, et 840 millions de personnes sont sous-alimentées, tandis que la production agricole mondiale permettrait de nourrir 12 milliards de personnes à 2700 calories / jour ; on a recensé, en 2005, 87000 émeutes dans les campagnes chinoises, la plupart réprimées dans le sang ; on compte 2,5 millions de réfugiés au Darfour; pour une distance totale parcourue de 200 000 km au cours de sa durée de vie, une voiture produit 44 tonnes de CO2 (soit le volume de six Arc de triomphe) ; le record de vitesse en automobile est de 529 km/h...

Le rapport Stern estime qu'il faudrait investir 275 milliards de dollars dans les 10 prochaines années dans la protection de l'environnement pour éviter un coût à l'économie mondiale de 5500 milliards d'euros (soit l'équivalent de 20 fois le budget de la France), et quelque 200 millions de réfugiés touchés par les effets du réchauffement climatique, notamment les inondations; 7 millions de personnes vivent en dessous de seuil de pauvreté avec 788 euros par mois en France aujourd'hui, 10% des ménages perçoivent moins de 800 euros, 10% plus de 2663 euros par mois ; à fin novembre, 26 % des Français se déclarent d'accord avec les idées de Jean-Marie Lepen...

Le coût de la guerre en Irak était évalué, fin 2006, à 350 milliards de dollars et aurait déjà entraîné 650 000 victimes côté irakien ; en dix ans, Nicolas Sarkozy est passé 4200 fois à la télévision ; près de 250 millions de personnes reçoivent France 24 ; 89 % de téléspectateurs belges ont crû à la séparation de la Belgique ; le montant des impôts sur le revenu en France est de 54 milliards d'euros ; une personne riche quitte la France chaque jour, ce qui représente un manque à gagner pour les finances publiques de 11 milliards d'euros, l'équivalent du déficit de la sécurité sociale; Jacques Chirac détiendrait un compte de 300 millions de francs au Japon. (A suivre)