07/07/2007
Retour de Chicago (Jour 1) Eloge du communautarisme ordinaire
Prendre l'I-70W direction Dayton. Peu avant Indianapolis, quitter l'autoroute et prendre la tangente vers l'intérieur par la 37 North vers Marion, puis Converse sur la 18e. Faire une halte hamburger au pub de Converse entre deux piliers de bar et un groupe de bikers en Harley. Puis, traverser l'Indiana avec la Jeep au rythme des vastes étendues de la Corn Belt. Retrouver l'autoroute par la 31 vers le Nord, puis la 30 vers Valparaiso. Attaquer Chicago par le Sud, contourner la cité d'un vaste mouvement vers l'Ouest, puis repiquer au centre par le Loop.
Arrivé downtown, laisser là voiture et bagages, se poser. Savourer la fraîcheur hype du "W" sur West Adams Street. Remonter la rue vers Millenium Park, face au Lac Michigan. Suivre, sur le bord de la marina, le ballet des voiliers et des bateaux à moteur qui se croisent face à South Lake Shore. Causer là avec un vieux capitaine de marine à la retraite. Se perdre ensuite dans la densité de la foule black et latino de l'immense fête estivale qui prend en écharpe Millenium et Grant Park, jusqu'à Hutchinson Field.
Prendre le pouls de la ville en s'abandonnant à ce communautarisme jeune et vibrant (se souvenir là-dessus des débats enflammés avec la prof de socio, qui venait de Chicago, voir maintenant le sujet, non à travers les réflexes impensés de l'idéologie républicaine, mais avec l'évidence d'une réalité vivante). Se prendre à essayer d'identifier un type "chicagoan" blanc - visage oblong, front haut, taille moyenne, et puis un accent au déroulé qui sonne clair.
Sentir comme les jeunes afro-américaines - dont certaines, peau mate, yeux verts, ont une beauté très sharp - électrisent la foule et draînent ses mouvements. Goûter au Pad Thai et aux autres spécialités ethniques des cabanes prises d'assaut. Au retour, rentrer dans la danse d'un concert de jazz improvisé sur West Jackson Street - un duo emmêlé de clarinette et de trompette, des percussions endiablées, les pas de danse ludiques des passantes échauffées.
Commencer de sentir aussi l'énergie déterminée et paisible qui se dégage de la ville - une cité opulente, mais à l'élégance massive et sobre, à la fois ancrée dans la terre et dressée vers le ciel ; sa force de grande mégapole, comme un centre de gravité de l'ensemble de l'Amérique du Nord, qui trouve son centre en elle-même, au bord de sa mer intérieure, à la frontière entre les Grandes Plaines centrales et les montagnes de l'Ouest, le Grand Nord canadien et les confins du Kansas, par une sorte d'aimantation concentrique.
23:50 Publié dans On the Road | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Chicago, communautarisme, Indiana, sociologie, jazz
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