27/07/2007
Los Angeles Drive (2) Horse With No Name
De West Olympic Boulevard, remonter vers Burbank en laissant les embouteillages de la San Diego Freeway à hauteur de U.C.L.A, au pied des Santa Monica Mountains. Faire un détour par l'Université (Weber, qui en fut le dean, est mort en mai dernier) qui s'étale sur un immense parc en forme de pièce de puzzle au bas des riches collines de Bel Air, dont il se trouve juste séparé par Sunset Boulevard.
Une succession de petits squares s'y égrène au long d'allées rectilignes et ombragées, qui descendent vers Gayley et Veteran Avenue, et de grands bâtiments de pierres et de briques d'allure romaine. La lumière ici, biseautée par l'inclinaison du site et le plus souvent tamisée par de grands arbres centenaires, est très douce. On dirait une cité dans la ville, au coeur de la ville et cependant protégée de son agitation par l'enclave encaissée qu'elle forme sur les pentes résidentielles de Westwood Village.
Remonter la plus grande partie de Sunset, tourner dans Fairfax Avenue et prendre Hollywood Boulevard. A Los Feliz, s'engager sur Fern Dell Drive, qui serpente doucement sur le flanc de la colline, puis s'engager dans Griffith Park. Longer le Greek Theater et pénétrer dans la forêt, aussi verte aux cîmes que sèche au sol. Une aridité qui, au-delà du parc, donne une coloration beige et jaunâtre à des pans entiers de L.A., au long des autoroutes, sur les buttes inhabitées, près des zones industrielles et des entrepôts de marchandises ; un air de ville perdue, une allure d'enclave de Far West qui lutterait souterrainement contre le désert en rodant autour de la munificence verdoyante des quartiers chics de l'Ouest.
Suivre la petite route en lacets sur West Side qui, un peu plus haut, s'ouvre en entonnoir sur la ville, au-delà d'Hollywood, vers Hancock et West Adams, au-dessus d'un vallon échancré recouvert d'une végétation de maquis haute et dense ne laissant guère apparaître, à certains endroits, que les toits et les piscines des quelques villas incrustées sur la pente. Plus bas, c'est le Hollywood résidentiel ; c'est de l'autre côté, vers le nord, que s'étage le Hollywood de Studio City.
Traverser lentement le parc sur la rythmique de Papa Was a Rolling Stone. Se laisser descendre vers Barham Boulevard, sortir du parc. Faire la boucle de Burbank par le nord-est, régler un problème de voiture en passant (façon cowboy comme il se doit, s'agissant d'un problème de monture chez Alamo), et filer au Getty par la 405, sur l'air de Horse With No Name :
"The heat was hot and the ground was dry / But the air was full of sound / I've been through the desert on a horse with no name...".Sentir, en passant, dans la chanson d'America, toute la poésie vibrante des Seventies qu'aurait fait oublier, pour un peu, les basses diaboliques des rappeurs de L.A.
18:10 Publié dans On the Road | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Californie, UCLA, Griffith Park, America, musique